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Si les monastères n’étaient pas aussi rigides, je rêverais d’y terminer mes jours entre broderies, méditation Metta et repiquage de vivaces en silence. Vous me direz : mais ma pauvre Joblo, tu as vraiment choisi le mauvais métier et le mauvais siècle pour être aussi misanthrope.
Nous sommes tous connectés en permanence dans la grande toile du commentariat. Et personne n’y échappe, surtout pas les personnalités publiques, je vous en passe un papier et une petite Préparation H sans ordonnance.
Je me répète souvent cette phrase de mon père si combatif : colombe, crucifix, colombe, traduction imagée de « la paix, crisse, la paix ». Tiens, je suis tombée sur cette pensée Instagram l’autre jour : « La planète n’a pas besoin de plus de gens qui ont du succès. La planète a désespérément besoin d’artisans de paix (peacemakers), de guérisseurs, de réparateurs, de conteurs et d’amoureux de toutes sortes. » Amen.
Il ne suffit pas d’attaquer le capitalisme et son système de compétition mortifère ; il faut parfois saisir à quel point nous avons intégré ces mécanismes en nous, nous déchiquetant les uns les autres dès que l’occasion s’en présente. L’ego est un assassin en série.
La colère se cherche un objet, disait le maître de méditation Vipassana Goenka (aujourd’hui décédé), que j’ai interviewé dans une autre vie, à Sutton. Autrement dit, le sujet importe peu. La colère est une tique contagieuse qui s’agrippe. Ainsi les guerres, ainsi Gaza, ainsi l’Ukraine, 61 conflits armés enregistrés dans le monde en 2024, toujours en augmentation, tout comme les budgets pour en assurer la continuité.
Comme disent les biscuits chinois : si tu veux la paix dans le monde, encourage la paix dans ton pays ; si tu veux la paix dans ton pays, fais la paix avec tes voisins ; si tu veux la paix avec tes voisins, cultive la paix dans ton cœur. J’ai punaisé ce proverbe au-dessus de mon bureau durant des années.
C’est comme le bonheur auquel tant de gens aspirent. Encore un article cette semaine en faisait la promotion dans votre journal (http://bit.ly/42QHZL0), mais, comme me le soulignait une amie psy, le désespoir qui grève l’époque devrait nous pousser à creuser à l’intérieur, pas forcément vers l’extérieur.
La paix n’est pas un Nobel
Le même jour où on annonçait les finalistes pour le prix littéraire Janette-Bertrand, dont mon récit Presque vierge faisait partie, je m’étais réveillée d’un cauchemar impliquant le prof pédophile dont j’ai été la proie durant cinq ans. Le même jour aussi, la chicane allait bon train sur les réseaux sociaux au sujet de ma photo (les autres candidates brillaient par leur absence : pas mon choix), et sur le fait que je sois blanche (comme Blanchette !) et mainstream. Bref, encore une couche de zizanie étalée sur un traumatisme latent.
Découragée, je me suis désistée du prix au grand regret de mon éditrice. Et je souhaite la meilleure des chances aux finalistes tout en remerciant le jury.
La saturation, l’usure, la sensibilité, le contexte permanent de guéguerres politiques, sociales, claniques, même entre prétendues alliées, font qu’une goutte peut faire déborder un vase trop plein. C’est une loi physique.
Il n’y a qu’à voir l’avortement du Cabaret des connes, spectacle de 12 féministes en colère dont Catherine Dorion et Martine Delvaux faisaient partie, épuisées de se faire harceler sur les réseaux sociaux. Le cabaret a été annulé le mois dernier au Club Soda en raison de cette même bisbille intestine. Les billets s’étaient volatilisés, on avait même ajouté une représentation. J’ai assisté à leur répétition en vue d’un article ; j’ai acheté leur t-shirt à 25 $ en appui. Au final ? Les mêmes chamailles ont eu raison d’une parole se voulant libératrice et rassembleuse. Quelle ironie d’en faire les frais à mon tour, devenant la cible de féministes s’arrachant le peu de lumière sur la scène littéraire.
Je ne souhaite pas être sous le projecteur de la discorde et me livrer à un concours de cicatrices ; par contre, je désire qu’on parle du sujet de Presque vierge, de grooming scolaire, de prédation d’élèves et d’étudiantes par des adultes en position d’autorité, et qu’on fasse du consentement un enjeu politique (ce qui n’est pas le cas présentement, bonjour mesdames Sonia LeBel et Martine Biron). Je ne souhaite pas que la discussion porte sur ma blanchitude non tatouée, woke pâle ou pas assez transfuge. Mon ego s’en passe très bien.
Pour le reste, mes hommages à madame Bertrand, qui a tant fait pour les femmes et leur prise de parole.
La sagesse du moine
Malgré leur notoriété et tout ce qu’elle suppose de félicité instantanée, Leonard Cohen, ordonné moine bouddhiste, et Madonna, étudiante de la kabbale depuis 28 ans, ont compris que les projecteurs n’apportent pas le bonheur. Au contraire ! La quête spirituelle, elle, bonifie une forme de paix intérieure.
Mon dernier mentor du genre se nomme Shi Heng Yi, le moine fondateur du temple Shaolin d’Europe, et il m’a remise sur les rails depuis une semaine. Il ne raconte pourtant rien de vraiment nouveau : « Tu arrives avec rien, tu repartiras avec rien. Et il faudra que tu renonces à tout ce que tu as construit à la fin de ta vie. » Dans une entrevue captivante avec Steven Bartlett, du balado The Diary of a CEO, le maître Shaolin répond à cette question si occidentale après avoir fendu deux briques du revers de la main : « Êtes-vous heureux ? »
— C’est une question très difficile… (silence) Je ne recherche pas le bonheur. Je recherche la paix.
Cette entrevue est totalement en phase avec ma quête, celle que j’ai entreprise à l’adolescence en me familiarisant avec le bouddhisme. Et en vieillissant, le désir d’être en paix dans un monde épidermique, encoléré et réactif est devenu plus aigu. Tendre vers la sérénité, l’apaisement, le lâcher-prise nécessaire sur le « bruit ambiant » font partie d’une posture de survie à mes yeux.
Shi Heng Yi nous invite à cesser d’attendre que les choses changent de l’extérieur et à devenir les représentants de ce qui nous semble manquer ici-bas, façon Gandhi. La religion de ce moine est l’unité (oneness) : « Nous sommes tous liés d’une façon. » Je le crois aussi.
La division est un poison qu’on peut refuser.


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