En 2025, la santé mentale a été proclamée Grande Cause Nationale. Le mal-être intérieur, en particulier chez les jeunes, revient régulièrement dans l’actualité et fait l’objet d’une prise de conscience grandissante chez les pouvoirs publics. Un constat que viennent renforcer les nouveaux chiffres publiés par le Bulletin national de surveillance des conduites suicidaires de Santé publique France à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. En effet, si le nombre de suicides reste stable, les signaux d’alerte se multiplient en 2024, notamment chez les jeunes femmes.

Le nombre d’hospitalisations pour «gestes auto-infligés» (tentatives de suicide et automutilations) a considérablement augmenté (+6% en un an) avec 97.302 cas recensés en 2024, soit 142 hospitalisations pour 100.000 habitants. Ces cas touchent par ailleurs les deux sexes, mais ils sont nettement plus fréquents chez les femmes, notamment chez les jeunes filles et jeunes femmes (11-24 ans). La progression la plus frappante concerne les adolescentes (15-17 ans), chez qui le taux atteint 878 pour 100.000, en progression de 21% par rapport à 2023. La majorité des gestes (77 %) relèvent d’auto-intoxications médicamenteuses, une modalité plus fréquente chez les femmes, tandis que les hommes recourent davantage à des méthodes violentes (pendaison, armes à feu, noyade).

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Les tentatives de suicide en légère baisse

Les chiffres communiqués sur le nombre de décès par suicide concernant 2023 : 8848 ont été recensés cette année-là, soit 13 décès pour 100.000 habitants, un chiffre globalement stable. Les hommes représentent trois quarts de ces décès (75,1 %) : le risque est maximal chez ceux de 65 ans et plus (37 décès pour 100.000 hommes) et les 45-64 ans (29 pour 100.000). Chez les femmes, ce sont les 45-64 ans affichent le taux le plus élevé (10 pour 100.000). La pendaison reste la première cause de suicides (51 %), devant les armes à feu (12 % chez les hommes) et les intoxications médicamenteuses (27 % chez les femmes). Ces actes sont plus fréquents dans certaines régions, notamment la Bretagne (21 pour 100.000) et les Pays de la Loire (16 pour 100.000), tandis que l’Île-de-France (8) et la Corse (10) sont les moins touchées.

Cependant, tout n’est pas négatif dans ces chiffres. Les tentatives de suicide, par exemple, sont légèrement en baisse, avec 5,4 % de la population en 2024, contre 7,1% en 2021. Ce, malgré des pensées suicidaires qui elles, sont en hausse avec 5,2 % des adultes de 18 à 79 ans ayant déclaré avoir eu ces pensées au cours de l’année, contre 4,2 % en 2020. Les Hauts-de-France (6,5 %) et le Grand Est (6,2 %) figurent parmi les régions les plus concernées.

La santé mentale reste malgré tout une préoccupation de premier ordre, surtout en France. L’Hexagone, est par exemple l’un des pays qui consomme le plus d’anxiolytiques au monde. En 2023, nous étions le deuxième pays le plus consommateur du continent après l’Espagne, avec plus de 12 millions de personnes concernées d’après l’ANSM. La part de Français touchés par des symptômes dépressifs est aussi l’une des plus élevées du continent.

*3114, numéro national de prévention du suicide, gratuit et confidentiel