Dans un secteur de l’intelligence artificielle dominé par des géants technologiques, principalement américains, Mistral AI, une entreprise française, tente de se faire une place comme Yiaho !

Fondée en 2023, cette startup parisienne mise sur des modèles d’IA performants et une approche partiellement open source pour se démarquer.

Cet article rédigé par l’équipe de Yiaho retrace le parcours de Mistral AI, ses projets, et examine ses perspectives face à des acteurs comme OpenAI, Gemini ou xAI, tout en évaluant les défis qui pourraient limiter son ascension.

Les origines et l’histoire de Mistral AI

Mistral AI est créée en avril 2023 par trois anciens chercheurs ayant travaillé dans des entreprises d’IA réputées mondialement :

• Guillaume Lample, (ancien LLaMA de chez Meta)
• Arthur Mensch, (ancien DeepMind de chez Google),
• Timothée Lacroix. (ancien LLaMA de chez Meta)

Mistral attire des investisseurs : Chronologie des levées de fonds

• En juin 2023, une levée de fonds de 105 millions d’euros, soutenue par Lightspeed Venture Partners, Xavier Niel et JCDecaux Holding, valorise l’entreprise à 240 millions d’euros.
• En décembre 2023, un tour de table de 385 millions d’euros, avec des investisseurs comme Andreessen Horowitz, porte sa valorisation à 2 milliards de dollars.
• En juin 2024, une nouvelle levée de 600 millions d’euros, menée par General Catalyst, fait grimper cette valorisation à environ 6 milliards d’euros.

Ces financements reflètent un intérêt pour Mistral, mais aussi la pression pour rivaliser dans un marché compétitif. Malgré ses levées de fonds, elle reste limitée par son échelle.

La concurrence américaine investit massivement dans l’infrastructure (puces, centres de données), un domaine où l’Europe accuse un retard structurel.

Lire également à ce sujet : Voici comment utiliser GPT-4o gratuitement (même après sa suppression par OpenAI)

Les projets et modèles de Mistral AI

Mistral AI propose une combinaison de modèles open source et de solutions propriétaires, avec un accent sur l’efficacité computationnelle. Voici un aperçu de ses initiatives principales :

• En septembre 2023, Mistral lance Mistral 7B, un modèle open source de 7 milliards de paramètres. Il se positionne comme une alternative légère à des modèles comme LLaMA 2, avec des performances correctes dans plusieurs benchmarks IA, bien qu’il reste en deçà des modèles propriétaires les plus avancés.
• En décembre 2023, Mixtral 8x7B, basé sur une architecture de mélange d’experts (MoE), utilise 12,9 milliards de paramètres actifs sur un total de 46,7 milliards, offrant un compromis entre performance et coût énergétique.
• En avril 2024, Mixtral 8x22B est dévoilé, avec 176 milliards de paramètres et une fenêtre contextuelle de 65 000 tokens, visant à concurrencer des modèles comme GPT-4 Turbo ou Claude 3, mais ses performances réelles restent sujettes à débat.

Sur le plan technique, les modèles de Mistral, bien qu’efficaces, n’égalent pas encore les capacités des meilleurs modèles d’OpenAI ou d’Anthropic, notamment pour les tâches complexes nécessitant un raisonnement avancé.

Enfin, la dépendance aux investisseurs étrangers (américains, notamment) pourrait limiter son indépendance stratégique à long terme.

Le Chat Mistral

Mistral propose aussi « Le Chat », une interface conversationnelle comparable à ChatGPT, disponible sur sa plateforme. Ce service, destiné aux utilisateurs européens, met l’accent sur la confidentialité, mais comme Yiaho, n’a pas encore atteint la popularité ou la polyvalence des solutions américaines.

Approche open source et souveraineté

Mistral se distingue par son engagement partiel envers l’open source, rendant certains modèles accessibles pour encourager l’innovation. 

L’entreprise cherche à répondre aux préoccupations européennes sur la souveraineté numérique, mais ses ambitions globales nécessitent des ressources importantes.

Mistral vs OpenAI : concurrence ou écrasement ?

Mistral AI ambitionne de rivaliser avec des leaders comme OpenAI, Anthropic ou Gemini de Google. Ses atouts incluent des modèles plus économes en ressources et une approche open source partielle, qui attire les développeurs souhaitant éviter les coûts élevés des solutions propriétaires.

De plus, son ancrage européen lui confère un avantage dans un contexte où les régulations, comme le RGPD ou l’IA ACT, pourraient favoriser les acteurs locaux.

Mais OpenAI, avec GPT-4 et ses successeurs, bénéficie d’une avance technologique, d’une base d’utilisateurs massive et de ressources financières colossales (valorisation estimée à 150 milliards de dollars en 2024).

De plus, l’approche open source de Mistral, bien qu’appréciée, peut compliquer sa monétisation face à des acteurs qui gardent leurs technologies propriétaires.

Mistral AI : Un entreprise forte et influente

Comme beaucoup d’entreprises, Mistral pratique un lobbying actif pour influencer les décisions politiques. Elle s’appuie sur Cédric O, ancien trésorier d’En Marche, conseiller d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe de 2017 à 2019, et actionnaire de l’entreprise, pour piloter ses affaires publiques.

Thierry Breton, ancien commissaire européen, le soulignait dans une conférence au Forum AIM à Marseille : « Mistral AI fait du lobbying, c’est normal. Mais ne nous y trompons pas : elle défend ses intérêts commerciaux, pas l’intérêt général. »

Les grands modèles de langage (LLM) et l’intelligence artificielle, souvent présentés comme révolutionnaires et portés par des acteurs privés, doivent-ils prioriser l’intérêt général ou se concentrer sur des avancées technologiques transformatrices ?

Est-ce possible de faire les deux ? De Yiaho à Mistral en passant par OpenAI et Gemini, c’est un équilibre à trouver !

C’est un défi complexe, comme l’illustre souvent Sam Altman, PDG d’OpenAI, qui oscille entre l’ambition de révolutionner le monde pour le mieux, et la crainte que l’IA ne le bouleverse pour le pire.

Quel avenir pour Mistral AI ?

Mistral AI a prouvé qu’une startup européenne pouvait attirer l’attention dans un secteur dominé par les États-Unis. Ses modèles compacts et son positionnement éthique sont des atouts, mais sa survie dépend de plusieurs facteurs. Pour concurrencer OpenAI, Gemini ou encore DeepSeek,  Mistral devra continuer à :

• innover rapidement,
• renforcer ses infrastructures,
• trouver un modèle économique viable.

La collaboration avec des partenaires européens, comme des universités ou des gouvernements, pourrait l’aider à consolider sa position. Mais le risque d’être éclipsée par les géants américains reste bien réel.

Si Mistral ne parvient pas à maintenir son rythme d’innovation ou à sécuriser des financements suffisants, elle pourrait être reléguée à un rôle de niche ou absorbée par un acteur plus puissant.

Depuis sa création en 2023, elle a réalisé des progrès significatifs, mais le chemin vers une concurrence directe avec OpenAI est semé d’embûches. Son avenir dépendra de sa capacité à innover tout en restant fidèle à sa vision de souveraineté numérique.

Source :

• Maddyness
• Latribune
• LeMonde

…Team Yiaho…

Yiaho.com

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