Favorable à une réforme de l'Aide Médicale d'État, destinée aux étrangers sans papiers, le Représentant spécial du ministre de l’Intérieur est revenu au micro de Dimitri Pavlenko sur les projets de décrets de François Bayrou visant à durcir l'accès au panier de soins. "Le tabou de la réforme de l'AME est tombé", s'est-il félicité.

À quelques jours du vote de confiance, le 8 septembre, François Bayrou s'est dit prêt à accéder à une demande de la droite : réformer l'Aide Médicale d'État (AME), un dispositif destiné aux étrangers sans papiers et gagnant moins de 10.000 euros par an, dont le coût s'élève à 1,2 milliard d'euros chaque année.

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Co-rapporteur avec l'ancien député Claude Évin d'un rapport gouvernemental sur l'Aide Médicale d'État (AME) datant de décembre 2023, Patrick Stefanini s'est réjouit au micro de Dimitri Pavlenko de "cette première avancée". 

"Ramener le dispositif dans la moyenne européenne"

"Le tabou de la réforme de l'AME est tombé", se félicite-t-il, rappelant que les propositions émises en 2023 n'avaient, à l'époque, pas été mises en œuvre. "Ça fait des années que l'on sait qu'il faut réformer l'AME, sinon elle finira par être supprimée", souligne-t-il. Et la suppression du dispositif n'est pas souhaitable, pouvant conduire à l'afflux d'étrangers en situation irrégulière dans les services d'urgence des hôpitaux. 

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"Si demain vous supprimez l'AME, les bénéficiaires n'auront plus que l'accès aux urgences. Or, les services d'urgence des hôpitaux sont déjà fortement engorgés". Patrick Stefanini juge toutefois anormale que la France soit, avec l'Espagne, "le pays le plus généreux en matière de prise en charge des soins pour les personnes en situation irrégulière" et estime qu'il faut ramener le dispositif "dans la moyenne européenne".

La réforme prévoit, dans un premier temps, l'amélioration de la justification de l'identité des demandeurs de l'AME, la photo devant ainsi figurer obligatoirement dans les documents. Elle prononce également l'exclusion du panier de soin d'une petite catégorie d'actes, comme la balnéothérapie, liée à des soins de rééducation. Enfin, il s'agit aussi de permettre aux services consulaires, qui délivrent les visas, d'accéder aux fichiers des bénéficiaires ou des demandeurs de l'AME, afin de refuser un visa à quelqu'un qui par le passé est déjà venu en France et avait bénéficié de l'aide.

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