Guillaume Lagane : «Le retour de la géopolitique brute impose à l’Europe de renouer avec un outil militaire qu’elle a délaissé»

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Des soldats français du 3e Régiment d’Infanterie de Marine (3e RIMa) participent à un exercice d’entraînement à Saint-Martin-sur-Oust, en Bretagne, France, le 24 septembre 2025.

ENTRETIEN - Dans son nouvel ouvrage qui dresse un vaste panorama de la géopolitique du Vieux continent, le spécialiste des questions militaires et diplomatiques, enseignant à Sciences Po, décrit les défis d’une Europe qui risque de subir l’histoire plutôt que d’en être acteur.

Ancien élève de l’ENA et agrégé d’histoire, Guillaume Lagane est haut fonctionnaire et enseignant à Sciences Po Paris. Spécialiste des questions militaires et diplomatiques, il vient de publier Géopolitique de l’Europe aux Presses universitaires de France.

LE FIGARO.- Ralentissement économique, dépendance militaire américaine, guerre sur son sol... L’Europe est-elle sortie de l’Histoire ?

Guillaume LAGANE. – Oui, si l’on considère que l’Histoire, au sens classique de Hobbes ou de Machiavel, est celle des affrontements entre États. Les solutions militaires sont revenues au premier plan, et l’Europe, dans ce domaine, ne pèse pas lourd. Le retour de la géopolitique brute impose à l’Europe de renouer avec un outil militaire qu’elle a délaissé, alors qu’il fut longtemps un vecteur de sa puissance.

Cela dit, il serait exagéré de dire que l’Europe est complètement sortie de l’Histoire. Il existe un autre type de puissance : celle de l’attractivité économique, monétaire ou culturelle. Et…

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