Jusqu’ici, on tient bon. La Suisse résiste malgré les très fortes pressions et incertitudes internationales. Les tarifs douaniers exorbitants de 39% imposés par Donald Trump n’ont pas encore mis à terre la majorité des entreprises, même si le chômage partiel est déjà de rigueur par endroits. Les prévisions économiques sont revues à la baisse, mais on parle toujours de croissance pour 2026. Les partis sont encore en mesure de prendre des décisions claires, comme le PLR lors de sa récente assemblée générale, en soutenant le paquet d’accords négociés avec l’Union européenne. Les manifestations pro-palestiniennes ont dégénéré à Berne et dans une moindre mesure à Genève, mais des élus et responsables demandent des mesures fortes pour éviter de pareils dérapages à l’avenir.
Jusqu’ici, on tient bon, mais l’inquiétude est palpable. Le point de bascule n’est pas loin. Il suffirait de quelques événements pour que le paysage s’assombrisse sérieusement. Si UBS déménageait son siège à l’étranger? Pas réaliste, probablement, mais la banque a attendu des semaines avant de démentir. D’autres sociétés, comme Proton, dans des domaines émergents stratégiques, pourraient-elles délocaliser à cause du cadre légal, jugé pénalisant? Les tarifs douaniers seront-ils réduits? Le pari reste ouvert, et nous ne doutons pas de l’engagement du gouvernement et des hauts fonctionnaires. Et les menaces sécuritaires sont élevées, en Suisse aussi.
Géopolitique en tête des préoccupations
Selon le sondage réalisé par MIS Trend pour Le Temps, le sujet qui préoccupe le plus les décideurs en Suisse est la situation géopolitique. Le monde de l’après-Guerre froide est terminé, nous sommes entrés dans une autre ère et ne savons pas encore comment y naviguer. Le manque de prévisibilité pénalise les entreprises et les secteurs phares de notre économie. Les investissements sont freinés, voire gelés. Si les compagnies créent moins de richesse – ou partent –, les finances publiques en pâtiront. Et qui dit déficit dit spirale négative pour l’ensemble de la société, avec des collectivités publiques aux marges de manœuvre réduites.
Selon le conseiller fédéral Martin Pfister, chef du Département fédéral de la défense, la meilleure protection de la Suisse aujourd’hui est constituée par ses ressources financières et sa coopération internationale, plus encore que par sa neutralité. D’où vient le niveau de vie de la Suisse? De son système politique, qui induit stabilité et compromis, du respect de l’Etat de droit, du libéralisme économique et de l’ouverture au monde. Ce sont ces notions que chacun devrait avoir en tête, en ce mois d’octobre 2025. Que chacun prenne ses responsabilités, en débattant, en décidant, en agissant pour protéger ces atouts qui ont fait de la Suisse un pays presque inoxydable.


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