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TRIBUNE - Des associations de patients plaident pour que davantage de patientes aient accès à ces tests, qui aident à décider si la chimiothérapie est utile ou non.
Tribune cosignée par RoseUp, Patients en Réseau (Mon Réseau Cancer du Sein), Europa Donna France, Vivre Comme Avant, Jeune & Rose.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, dans le monde et en France. Il représente environ 33 % de tous les cancers. Chaque année, près de 60 000 nouvelles femmes sont diagnostiquées dans notre pays. Dans environ 70 % des cas, il s’agit de cancers dits « hormonodépendants », c’est-à-dire qu’ils expriment les récepteurs hormonaux. La majorité de ces cancers sont détectés à un stade précoce et la chirurgie permet de les soigner.
Une question cruciale se pose toutefois : faut-il ajouter ou non une chimiothérapie à l’hormonothérapie après la chirurgie pour éviter que le cancer ne revienne ? Pendant longtemps, ce risque de récidive était établi uniquement sur des critères cliniques et histologiques (taille de la tumeur, grade, nombre de ganglions atteints).
Prédire le bénéfice de la chimiothérapie
Or, nous savons depuis plusieurs années que ces critères ne suffisent pas toujours à prédire avec précision le pronostic et le bénéfice de la chimiothérapie. Si dans certains cas le recours à ce traitement s’impose (si la tumeur est agressive par exemple) dans d’autres, un doute persiste quant à son utilité. Résultat : la décision varie d’un hôpital à l’autre.
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Les signatures génomiques sont des tests réalisés à partir du tissu tumoral. Elles analysent l’expression de plusieurs dizaines de gènes afin de calculer un score de risque de récidive. Ce score aide l’oncologue à décider, dans le cadre d’une décision partagée avec le patient, si une chimiothérapie est utile. On y a recours surtout lorsque la situation n’est pas claire : ni un risque très bas, où la chimiothérapie est inutile, ni un risque très élevé, où elle s’impose. Dans ces situations intermédiaires, le test apporte une aide précieuse pour préciser la décision thérapeutique.
L’utilité des signatures génomiques a été démontrée par des études internationales de grande ampleur, regroupant des dizaines de milliers de femmes : ainsi 50 à 80 % des femmes testées se situant dans cette zone intermédiaire n’auraient aucun bénéfice à recevoir une chimiothérapie. Grâce à ces résultats, les signatures génomiques sont aujourd’hui intégrées dans les recommandations internationales.
Les effets secondaires de la chimiothérapie
Ces tests constituent donc un outil d’aide à la décision thérapeutique fiable, validé par des années de recherche, qui épargnent à de nombreuses femmes d’être exposées inutilement à la chimiothérapie. Rappelons que si la chimiothérapie sauve des vies, elle expose également les patientes à des effets secondaires sévères : fatigue persistante, perte de cheveux, nausées, troubles cognitifs, toxicités cardiaques ou hématologiques.
Grâce aux signatures génomiques, il est possible d’identifier les femmes pour lesquelles une hormonothérapie bien conduite suffit, sans avoir recours à une chimiothérapie inutile et éprouvante. Recourir aux signatures génomiques, c’est éviter un traitement inadapté et permettre à des milliers de femmes de préserver leur qualité de vie, de poursuivre plus sereinement leur vie personnelle et professionnelle, et de vivre leur parcours de soins avec plus de dignité et moins de souffrance.
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Malgré ces nombreux avantages, les signatures génomiques sont encore trop peu utilisées. Leur prise en charge partielle en est en partie responsable. Disponibles depuis 2016 en France, ces tests ne sont financés qu’à 44 %, le reste reposant sur les budgets hospitaliers. En pratique, cela crée de fortes disparités : certaines patientes ont accès aux signatures génomiques parce que leur établissement les prend en charge, d’autres non. Cette « loterie territoriale » est inacceptable dans un système de santé qui se veut équitable.
Leur recours plus systématique permettrait pourtant de réaliser une économie de 3412 € par patiente par rapport à la prise en charge standard. Les économies concernent les coûts directs (chimiothérapies, hospitalisations, transports), mais aussi indirects (arrêts de travail, complications, enfin, l’optimisation du temps médical et soignant). En d’autres termes, le remboursement intégral des signatures génomiques ne représenterait pas un surcoût, mais un investissement rentable pour l’Assurance Maladie, la société et bien sûr pour la qualité de vie des patientes concernées !
Garantir un accès effectif aux tests
Nous, associations de patientes, demandons que la France rejoigne enfin et le plus rapidement possible les nombreux pays européens qui remboursent déjà ces tests. L’accès aux signatures génomiques doit être garanti à 100 % pour toutes les femmes éligibles, quel que soit leur lieu de traitement.
Garantir un accès effectif aux signatures génomiques, c’est améliorer concrètement la qualité de vie des patientes, rétablir l’équité entre toutes et renforcer la pertinence de notre système de soins. Mais cet accès ne sera véritablement efficace qu’à condition de mieux informer les femmes et les professionnels de santé. Trop de patientes ignorent encore l’existence de ces tests, et trop de médecins ne peuvent les prescrire faute de transparence sur leur financement ou de recommandations diffusées de manière claire.
Nous demandons que ces signatures soient intégralement prises en charge, que chaque patiente remplissant les critères soit clairement informée de leur existence et que les professionnels de santé disposent des moyens nécessaires pour les intégrer pleinement à leur pratique. Il en va de l’équité de notre système de soins, mais aussi du droit fondamental de chaque femme à bénéficier d’un traitement juste, adapté et personnalisé.


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